Pour Jean D'Albi, la musique est un art noble et élevé sous tous les sens du terme. Or ses débuts lui ont donné l'opportunité de faire entrer cet art dans la vie et de l'enrichir  pour lui-même, de sens humain.

Quelques traits de son parcours initial illustreront cet aspect :

    Pour assumer ses responsabilités familiales, Jean D'Albi a dû consacrer par obligation une période de sa jeunesse à l'exploration de différents domaines musicaux non classiques, parallèlement à son poste d'organiste en Région Parisienne. Il accepta ainsi d'animer des bals populaires, des pianos bars, des dîners musicaux, ou bien d'accompagner des défilés de mode et des spectacles pyrotechniques.

    Il a découvert par ailleurs des formes d'animations diverses, dans des écoles, des collèges, des foyers d'adolescents : initiations formatrices avec l'objectif de faire connaître et expérimenter par des jeunes un type de musique qu'ils ignoraient le plus souvent, de leur faire saisir le rapport entre différentes formes expressions artistiques, voire de leur donner le goût de créer eux-mêmes.

    D'aucuns auraient renié ensuite ce qu'ils auraient peut-être considéré comme des à-côtés. Jean D'Albi les a fait au contraire fructifier en lui, cherchant à en tirer l'enseignement. Ce musicien toujours en quête est en effet resté inspiré par la passion de transmettre.

    Cela a sans doute contribué à cette "originalité et à ce caractère atypique" de son art : ne pas s'exprimer de façon convenue, notamment dans les pièces très rythmées, mais faire passer la vie.

    Le jazz et la variété ont sans doute également entraîné le musicien vers une expression naturelle alliant la voix du cœur à la  maîtrise technique. D'où certaines pulsions rythmiques lors d'interprétations d'oeuvres musicales dites classiques.

    Jean D'Albi n'est pas uniquement un interprète; il aime aussi improviser, ce qu'il pratique tout naturellement depuis son enfance, d'abord à l'harmonium, en accompagnant dès l'âge de neuf ans les offices liturgiques; puis au piano dans les salons albigeois et, plus tard à Paris dans des clubs de poètes. Il se plaît à illustrer des poèmes ou des contes, à peindre en couleurs sonores des portraits ... Sans discontinuité, il n'a cessé de se livrer à cet exercice périlleux de création spontanée. Parmi les thèmes les plus notoires qui lui ont été proposés en concerts, citons  : "En prison depuis longtemps", "L'homme rencontre-t-il Dieu dans l'espace ?", "Jeux d'enfants", "Commentaire musical pour une exposition de photos sur le thème des anges musiciens", "Improvisation sur le nom de Victor Hugo"- thème écrit pour Jean D'Albi par son Maître Gaston Litaize. Sous le label Gueul-Ard, on trouve une improvisation de l'artiste en concert à l'abbatiale de Mouzon : "Portrait de Jean-Philippe" (une personnalité bien connue des organistes).

    La musique, en effet, a toujours été une forme d'expression de ce qui touche à l'être et à la vie.